Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique qui touche de nombreuses personnes, bien qu’il reste encore un peu tabou. Les personnes atteintes de ce syndrome doutent en permanence de leurs compétences et attribuent leurs succès à des facteurs externes. Le syndrome de l’imposteur est une véritable barrière au développement personnel et professionnel.
Le syndrome de l’imposteur est né aux Etats-Unis.
Le concept de Syndrome de l’Imposteur a été défini pour la première fois dans les années 1970 par Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes, des psychologues américaines. Elles ont mené des études sur le sujet et constaté que de nombreuses personnes, en particulier des femmes, ressentaient ce sentiment d’imposture malgré leurs réalisations professionnelles.
Les causes remonteraient à l’enfance où l’enfant aurait fait face à :
- Des opinions contradictoires entre le milieu familial et l’école, créant une dissonnance de perception chez l’enfant. Face au doute, il se focalisera sur la perception négative, pensant que la perception positive est mensongère.
- Une surestimation de l’intelligence à la maison, encourageant la réussite sans effort. En bout de chaîne on arrive à une culture de la performance où le droit à l’erreur n’est pas envisageable.
- Un manque de valorisation des qualités personnelles dans la famille, entravant l’attribution de réussites. Si étant enfant, on ne reçoit pas de marques de reconnaissances de nos figures parentales, comment nous les attribuer à nous-même une fois adulte ?
Un syndrome plus uniquement réservé aux femmes.
Longtemps adossé au caractère féminin, le syndrome de l’imposteur touche aussi les hommes. A vrai dire, que le profil soit junior ou sénior … le syndrome de l’imposteur touche toutes les sphères de la société, le sujet était juste tabou.
Quelques stats sur le syndrome de l’imposteur chez les managers (source : Culture RH)
- 62% des managers souffrent du syndrome de l’imposteur, contre 50% de la population générale.
- Les femmes managers sont touchées à hauteur de 66%, tandis que les hommes managers le sont à 60%.
- Dans la population générale, 54% des femmes et 45% des hommes ressentent le syndrome de l’imposteur.
- Le syndrome de l’imposteur est plus courant chez les jeunes, avec 73% des 18-24 ans déclarant le ressentir fréquemment et 39% estimant ne jamais pouvoir accomplir ce qui leur est demandé.
- Cette proportion diminue avec l’âge : 68% chez les 25-34 ans, 57% chez les 35-44 ans, 48% chez les 45-54 ans, et 36% chez les plus de 55 ans.
Comment détecter le syndrome de l’imposteur ?
“Je ne vais pas y arriver”, “Ce n’est pas fait pour moi”, “J’ai juste eu un coup de chance”, “Si je peux le faire tout le monde peut y arriver” sont autant de phrases qui peuvent sous-entendre un syndrome de l’imposteur.
De manière plus factuelle, une personne qui souffre du syndrome de l’imposteur :
- Se verra incapable de reconnaitre une victoire : elle embarquera toujours une personne de son entourage (famille ou collègue) dans ses réussites.
- Pensera que son entourage pro et perso le surestime et minimisera ses réussites avec des phrases du genre “ C’est pas très compliqué.
- Aura la crainte d’être démasqué, pensant jouer un rôle.
Le perfectionnisme est souvent un autre trait de caractère des personnes atteintes du syndrome de l’imposteur qui auront tendance à être dures avec elles-mêmes et se fixer des objectifs très élevés.
Il ne doit pas être confondu avec le manque de confiance en soi. Le syndrome de l’imposteur implique le doute sur ses compétences malgré des preuves de réussite, tandis que le manque de confiance en soi se réfère à une perception globalement négative de ses capacités.
Vous pensez être atteint du syndrome de l’imposteur ? Faites le test de Clance !
Le test de l’échelle de Clance comporte une série de déclarations auxquelles une personne doit répondre en indiquant à quel point chaque déclaration s’applique à ses sentiments et expériences personnelles. Les réponses sont généralement notées sur une échelle en cinq points, allant de « Pas du tout vrai » à « Très vrai ». Les questions portent sur des sentiments d’auto-doute, d’insécurité et de peur d’être exposé en tant qu’imposteur malgré les succès obtenus.
Les impacts du syndrome de l’imposteur .
Le Syndrome de l’Imposteur peut avoir des effets dévastateurs sur la vie professionnelle et personnelle. Il peut entraîner une augmentation du stress, de l’anxiété, et même conduire à la dépression. Sur le plan professionnel, il peut freiner les opportunités de carrière, car les personnes touchées évitent souvent de prendre des risques ou de se mettre en avant par crainte d’être exposées. Le syndrome peut également entraver la créativité et l’innovation, car les personnes préfèrent rester dans leur zone de confort.
Elles peuvent également être sujettes à des épisodes de procrastination ou de surinvestissement dans le travail, dans une tentative de compenser leurs insécurités.
Comment en venir à bout ?
Le Syndrome de l’Imposteur est une condition difficile, mais il est possible de le surmonter. La première étape est la prise de conscience, suivie de la reconnaissance de sa propre valeur. Il est important de se rappeler que le succès n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat du travail acharné et des compétences acquises.
Quelques tips pour venir à bout du syndrome de l’imposteur :
- Faire un tableau de vos victoires. Après avoir décrit votre victoire, listez de manière spontanée les raisons de ce succès (de l’aide, de la chance, du hasard…) puis les raisons réelles (le temps passé, les compétences mobilisées …). L’objectif ici est de prendre du recul, assimiler vos réussites et réduire le décalage de perception entre vos compétences réelles et perçues.
- S’en tenir à sa to-do. Pour un objectif donné, listez les tâches à faire pour y parvenir et essayez de vous y tenir. L’objectif est de casser un des effets du syndrome de l’imposteur qui consiste à fournir un travail démesuré pour compenser un soi-disant manque de légitimité.
- Changer d’angle de vue en se projetant dans une vision de réussite. Obnubilée par la peur de l’échec, une personne atteinte du syndrome de l’imposteur aura tendance à procrastiner et par conséquent à se mettre en situation de stress !
- En parler. Nous l’avons vu plus haut, en réalité le syndrome de l’imposteur touche beaucoup de monde. Aborder le sujet avec l’entourage ou les collègues, c’est l’opportunité de le dédramatiser et de mieux l’accepter.
Le coaching pro pour venir à bout du syndrome de l’imposteur.
Seulement 14% des personnes souffrant du syndrome de l’imposteur travaille avec un coach ou un psy pour venir à bout de ce syndrome.
En travaillant avec un coach, les personnes atteintes de ce syndrome peuvent explorer leurs doutes et leurs peurs de manière constructive :
- Identifier les croyances limitantes qui alimentent ce syndrome pour les remettre en question et apprendre à intégrer les réussites sans minimiser les compétences.
- Fixer des objectifs clairs et atteignables pour sortir progressivement de la zone de confort de manière progressive et apprendre à gérer le perfectionnisme.
- Développer la confiance en soi et renforcer l’estime de soi, afin de voir le travail réalisé sous un angle plus positif.
En fin de compte, le coaching professionnel peut aider les personnes atteintes du Syndrome de l’Imposteur à surmonter leurs insécurités, à reconnaître leur valeur, et à épanouir leur potentiel. C’est une ressource précieuse pour ceux qui cherchent à briser le cycle de l’imposture et à se réaliser pleinement, tant sur le plan personnel que professionnel.
En conclusion, le Syndrome de l’Imposteur est un phénomène répandu qui touche un grand nombre de personnes. La reconnaissance de ses effets et la recherche d’outils pour le surmonter sont essentielles pour le développement personnel et professionnel.